Promesse tenue sur toute la ligne ( les lignes de front), si j’ose m’exprimer ainsi.

Retour d’un 2ème  voyage mémoriel- Le 1er effectué en mars 2016–  mettant un point final à une promesse faite par une petite fille à son grand-père dans les années 1960. 

Il était surtout question, à l’époque , d’un retour en terre de Lorraine.  Le grand-père, rescapé de Verdun ( 1916) et du Chemin des Dames (1917),  ne vécut pas suffisamment longtemps pour réaliser son rêve et revoir les lieux où il avait vécu dans un enfer de feu, de mitraille, de sang, de boue, de vermine, de gaz et de longs jours d’attente partagés par tant de copains décimés au fur et à mesure des attaques. Il a fait toute la campagne de 14/18:  quatre longues années terrifiantes!

Mon grand-père n’était pas très loquace et ce n’est que par bribes qui m’ont été transmises par mon oncle, son fils ( merci à lui pour ses souvenirs) , que j’ai pu pu reconstituer son parcours pendant toute la guerre de 1914/18. Hormis le fait qu’il n’était pas d’un naturel très causant, je peux comprendre parfaitement ses très nombreux silences. Cette compréhension n’est pas forcément partagée par la génération de ses enfants, ma propre mère était imperméable à toute cette période comme le sont toujours certains de ses descendants. Peut-on communiquer et transmettre aux autres un vécu aussi tragique?

L’époque n’était pas à la prise en compte des traumas: on ne s’épanchait pas, on se taisait et on souffrait en silence. Les gens de l’arrière, comme on disait en ces temps-là, avaient tendance à oublier ceux qui se battaient sur les lignes de front, tant dans le nord de la France dans la région de l’Artois ou de la Somme qu’à Verdun , dans ce que l’on appelle à présent le Grand Est. Je me suis toujours demandé pourquoi les familles n’avaient pas posé les innombrables questions qui se posaient  quand les poilus furent de retour à la maison. Pourquoi leurs enfants nés après 1918 et dans les années 20 n’ont-ils pas essayé de comprendre ce que leurs pères avaient vécu. Beaucoup d’entre eux revinrent mutilés physiquement ( mon grand-père fut gazé) et … TOUS  psychologiquement. Pourquoi n’ont-ils pas reçu la reconnaissance et l’attention qui leur étaient dues ? Pourquoi a-t-il fallu que leurs petits enfants s’y intéressent alors qu’ils disparaissaient? Pourquoi tant de familles ont occulté leur sacrifice pour leur pays et les leurs? 

Probablement parce que la propagande mensongère en cours à l’époque a eu un impact durable dans l’inconscient collectif et que la vie à l’arrière était devenue si difficile que la priorité n’était pas de s’apitoyer sur le sort des soldats, les femmes devant mobiliser toute leur énergie pour remplacer les hommes et assurer le “pain quotidien” de leurs enfants quand elles en avaient ou pour leurs aînés dans l’incapacité de pourvoir à leurs besoins. De plus, le pays demandait des efforts supplémentaires afin que l’économie et l’industrie de guerre ne basculent pas irrémédiablement dans le chaos.

         

Retour au parcours du grand-père:

Voici ce publie un érudit local, originaire du même village, dans le bulletin municipal.    Merci à Lui. Il m’a beaucoup aidée dans mes propres recherches et a parfois répondu à mes interrogations de “petite fille de poilu”. 

Cliquez sur l’image pour une lecture facilitée:

VERDUN, LA GRANDE BATAILLE in bulletin muicipal Infos Sizun-Saint-Cadou, juin 2016 page 13
VERDUN, LA GRANDE BATAILLE in bulletin municipal Infos Sizun-Saint-Cadou, juin 2016 page 13


Restait donc à prendre la direction de Verdun à partir de Reims, ce qui fut chose faite à la mi-septembre 2016.

A venir un journal de bord de ce voyage mémoriel du 12 au 15 septembre 2016.